Axe 3 : développement économique, enseignement supérieur, formation : appuyés sur les atouts historiques et tournés vers la diversification

Attractivité, développement de nouveaux emplois, formations d’excellence, recherche, transfert de technologie, la communauté urbaine a toujours fait du développement économique une priorité résolue.
Elle a également fait de l’enseignement supérieur un véritable atout pour le territoire, à la fois pour permettre la démocratisation de l’accès aux études pour les jeunes du territoire et pour accueillir et former de nouveaux talents, à travers des filières diversifiées.

La communauté urbaine doit continuer à agir en tenant compte tant des conséquences de la crise sanitaire qui a fragilisé une partie du tissu économique, que de la création et de l’évolution de nombreux emplois.
Pour cela, outre les mesures de soutien fortes prises dès le début de mandat pour accompagner les entreprises dans la crise, elle a initié une démarche partagée avec les principaux acteurs du territoire : les Assises de la relance économique.

De ces premiers échanges ont émergé les contours d’une nouvelle stratégie économique traduite dans 50 actions dont la mise en œuvre permettra au territoire communautaire de répondre aux exigences d’un rebond nécessaire. Interactions avec le développement numérique, diversification du tissu économique, accompagnement de l’économie de proximité viendront notamment conforter la stratégie déjà en œuvre.

Porter une politique de filières diversifiées, conforter l’enseignement supérieur, développer la formation en lien avec les besoins des entreprises, s’appuyer sur l’économie de proximité et l’économie circulaire, faire de l’économie sociale et solidaire un levier de développement, sont autant d’orientations que la stratégie de développement économique de la communauté urbaine va impulser.

4 priorités ont émergé des enquêtes réalisées et des réunions de travail et ateliers organisés :

Renforcer l’attractivité économique du territoire doit permettre de répondre au déficit d’image du territoire, à l’attractivité résidentielle, mais également d’attirer de nouvelles activités, notamment tertiaires.

16 actions :

  1. Créer une marque du territoire qui permette de soutenir une promotion ambitieuse du territoire.
  2. Construire une identité forte en termes de développement durable s’appuyant sur l’adhésion au Global Compact des Nations Unies.
  3. Placer l’insertion des personnes et le bien-être des habitants au centre de la promotion du territoire.
  4. Mettre en œuvre une campagne de communication valorisant les atouts du territoire
    sur les réseaux sociaux et à Paris et Lyon (affichage, évènements etc.).
  5. Déployer une action de prospection en lien avec l’Agence Économique Régionale sur des niches propres au territoire, comme la relocalisation industrielle.
  6. Créer un réseau d’ambassadeurs et d’ambassadrices du territoire, construit autour des chefs d’entreprises, d’anciens étudiants, pour porter l’image du territoire.
  7. Mettre en valeur les talents et réussites pour renforcer la fierté d’appartenance au territoire.
  8. Élaborer un schéma d’accueil d’activités lisible avec une spécialisation et une
    hiérarchisation des sites.
  9. Poursuivre le développement et l’aménagement de Coriolis pour permettre notamment l’implantation de services aux entreprises, ainsi que la création d’une offre immobilière en blanc ou en gris qui favorise l’attractivité tertiaire.
  10. Créer une cellule d’accueil pour les nouveaux arrivants pour accompagner les conjoints dans leur recherche d’emploi, attirer et soutenir à l’embauche les jeunes salariés (aides, immobilier, facilités) et créer un réseau de conciergeries locales offrant des services aux actifs (crèches et services aux enfants, livraison à domicile, services de proximité…).
  11. Associer plus étroitement les entreprises dans la définition d’une politique cohérente et concertée en matière d’offre de logements (mobilisation de « Action logement »).
  12. Requalifier les friches industrielles et poursuivre le développement d’offres tertiaires (co-working, télétravail), commerciales et de logement pour dynamiser les centres-villes.
  13. Lancer une campagne de communication sur l’intérêt touristique de la région et du territoire (à diffuser à Paris et Lyon en particulier) et mettre en œuvre une stratégie de valorisation touristique des sites et des savoir-faire industriels.
  14. Poursuivre l’aménagement des bords du canal : hôtels, restauration, loisirs (location de bateaux, vélos, sport automobile…) et de la navigabilité. Mettre en œuvre le schéma d’itinérance (chemins de randonnée).
  15. Favoriser et démarcher les initiatives de création et réhabilitation hôtelière et de développement de gîtes, chambres d’hôtes et d’hébergements innovants.
  16. Cibler et accompagner les porteurs de projet d’activités de loisirs : recherche de foncier, étude de marché, démarches juridiques…

La crise a renforcé le désir d’entreprendre pour beaucoup de personnes à la recherche de  plus de sens dans leur travail, d’un mode de vie qui concilie vie personnelle et vie professionnelle, d’activités qui aient une valeur sociale et environnementale.
Le territoire a tous les atouts pour accompagner ces créateurs d’entreprises mais  également ceux qui souhaitent créer en reprenant une activité existante. Financement, accompagnement, services, immobilier dédié doivent permettre à ces entrepreneurs de créer et de prospérer sur le territoire de la communauté urbaine.
Par ailleurs, si l’industrie reste le socle économique du territoire, il devient de plus en plus  nécessaire de soutenir l’économie de proximité et la création d’activités dans le domaine des services résidentiels, du tourisme, des loisirs, de l’agriculture, des circuits courts.

10 actions :

  1. Soutenir la création de nouvelles activités agricoles, notamment dans le domaine du maraîchage, en développant des espaces test et en facilitant l’accès à l’irrigation agricole.
  2. Favoriser l’approvisionnement local dans les restaurations collectives.
  3. Inciter l’ouverture de commerces « circuits-courts » et créer une plateforme de vente en ligne de produits locaux avec retrait sur place (drive fermier, magasin de producteurs).
  4. Promouvoir les artisans, commerçants, producteurs locaux, les inciter à s’adapter aux besoins des actifs et promouvoir l’achat local (chéquier communautaire, application mobile, bons d’achat à utiliser chez les commerçants).
  5. Accompagner les entrepreneurs vers la transformation numérique et les nouveaux modes d’achat.
  6. Poursuivre et renforcer les dispositifs de soutien et de maintien des commerces dans les villages. Relancer des marchés de proximité de village et redynamiser les commerces non sédentaires dans les centres-villes.
  7. Accompagner les porteurs de projets pour créer leurs entreprises dans le champ de l’économie sociale et solidaire.
  8. Encourager les initiatives dans les champs de l’agriculture biologique et les circuits  courts (magasins BIO, restauration hors-foyer), le recyclage (par exemple : déchets industriels), les énergies nouvelles et transports propres (bus, mobilité douce…) et  mettre en place une démarche d’Écologie Industrielle et Territoriale (EIT) via l’économie circulaire et le développement des énergies produites localement (solaire, bois).
  9. Mobiliser l’épargne locale pour financer des projets de proximité via une plate-forme de financement local, le financement participatif et/ou la création de business angels.
  10. Développer une offre immobilière dédiée pour les créateurs et les porteurs de projets.

Les PME du territoire sont rentrées dans une période de fortes turbulences liées à la crise. Or, elles représentent souvent 70 à 80 % du potentiel de création d’emplois du territoire. Le soutien que peuvent leur apporter les grandes entreprises du territoire est, dans ce contexte, essentiel : aide au recrutement de personnel, ouverture à leur politique d’achat, mises à disposition de compétences partagées, prêt de matériel. Certaines entreprises ont indiqué leur souhait de contribuer plus activement au développement de leurs entreprises de proximité, soit dans le cadre d’une politique RSE, soit dans un souci de raccourcir les chaînes d’approvisionnement.
À travers un tissu industriel organisé autour de filières d’excellence, incarnées par le  Nuclear Valley ou encore le cluster Mecateam et d’un site universitaire qui offre des formations d’excellence adossées à des laboratoires publics spécialisés, la communauté urbaine dispose des composantes d’une dynamique d’innovation qu’il sera nécessaire d’organiser et de structurer pour mieux la mettre en valeur.
Innovation, soutien des grands groupes et de la commande publique, partage de ressources et de moyens entre PME apparaissent donc comme des leviers majeurs pour le  soutien au tissu des PME.

12 actions :

  1. Affirmer le site technopolitain, comme l’outil au service de l’innovation et de l’entrepreneuriat et associer les entreprises à la mise en oeuvre et la gouvernance de l’écosystème de l’innovation.
  2. Développer une offre d’accompagnement d’incubation au sein du site technopolitain en lien étroit avec l’incubateur régional DECA-BFC.
  3. Développer de nouvelles filières industrielles en lien avec les laboratoires de recherche du territoire : hydrogène, impression 3D, robotique, vision.
  4. Mobiliser les établissements d’enseignement supérieur et les écoles pour attirer des projets porteurs d’innovation.
  5. Aider à la mutualisation des fonctions supports (comptable, hygiène et sécurité…) entre petites et moyennes entreprises et des moyens (locaux, partage de machines, engins, ressources humaines en temps partagé…).
  6. Conforter le Mecateamcluster et initier la création du cluster sur la métallurgie des poudres « Calhipso » (Compaction et Assemblage d’alliages métaLiques par HIP, une Solution innOvante).
  7. Accompagner l’association Vêtir dans la mise en œuvre d’un cluster textile en  associant les territoires voisins.
  8. Créer des lieux de rencontre et de partage : des Cafés de l’industrie pour faciliter la rencontre des acteurs, Cocktails de l’innovation (rencontres labos/PME/grands groupes), T-Times. Mettre en œuvre un Forum économique où les entreprises viennent présenter leurs compétences.
  9. Mettre en oeuvre un « Pacte PME » à l’échelle du territoire (soutien des grands groupes en matière d’innovation, de RH, de soutien à l’export etc.).
  10. Aider les PME à obtenir des certifications, gage de confiance des grands groupes ISO 9 001 27 000 14 000 26 000 et à s’équiper en moyens informatiques et logiciels pour la co-conception de projets avec des grands groupes.
  11. Organiser une meilleure communication sur les projets en cours des grands groupes en amont des appels d’offre.
  12. Mobiliser toutes les possibilités offertes par la loi « Accélération et Simplification
    de l’Action Publique » (ASAP) pour l’accès aux marchés publics pour les artisans et petites entreprises locales. Organiser des présentations de la politique d’achats des
    collectivités locales, rendre visible les appels d’offre de toutes les collectivités de la communauté urbaine et raccourcir les délais de paiement pour les contrats
    de marché public.

L’inadéquation entre les besoins des entreprises et l’offre en matière de personnel qualifié est un phénomène qui touche de nombreux bassins d’emplois. Beaucoup de métiers sont ainsi en tension sur le territoire : maintenance, automatisme, tourneur, aléseur, programmeur,  chaudronnier, pilote de machines mais aussi dans les services à la personne, l’hôtellerie/tourisme/ restauration, le médico-social …
L’action de la communauté urbaine doit permettre d’anticiper les besoins de formation des entreprises, favoriser des rencontres entre offre et demande de formation et de qualification et faciliter l’insertion professionnelle et sociale.

11 actions :

  1. Anticiper les évolutions de compétences et les besoins de nouvelles qualifications dans le territoire en confortant la démarche de Gestion Prévisionnelle des Emplois et
    des Compétences du Territoire (GPECT).
  2. Encourager les réseaux de DRH du territoire pour mieux identifier les attentes des entreprises en termes d’emplois et de formation et renforcer la démarche de  labélisation « Empl’itudes ».
  3. Promouvoir les métiers en tension (réaliser avec les entreprises locales des vidéos
    sur les métiers en tension, développer les opérations « Vis ma vie » dans les entreprises).
  4. Valoriser et accompagner la place des femmes dans l’industrie par une démarche à l’échelle de Territoire d’industrie.
  5. Réaliser de manière partenariale le Schéma Local de l’Enseignement Supérieur, de
    la Recherche et de l’Innovation (SLESRI) pour accompagner le développement du territoire.
  6. Identifier les besoins de formation du territoire et construire les parcours de formation avec les entreprises.
  7. Créer des partenariats et des espaces d’échanges entre entreprises et acteurs de la formation (création d’un pôle pilote entre les entreprises et les organismes de formation, IUT, universités et écoles).
  8. Développer les échanges écoles/entreprises pour ouvrir les établissements sur le monde de l’entreprise et mettre en œuvre des actions communes.
  9. Impliquer plus fortement les entreprises dans les dispositifs d’insertion de tous les publics en difficulté.
  10. Conforter l’apprentissage et l’alternance aussi bien en termes de diplômes proposés qu’en termes d’emplois à découvrir.
  11. Faciliter l’accès aux stages pour les élèves et les étudiants (créer une plateforme d’échanges locaux OF/Écoles/ Entreprises pour stages et alternance, proposer des stages collectifs d’immersion de découverte des métiers pour les jeunes).

Cette nouvelle impulsion doit s’incarner dans une gouvernance renouvelée avec les acteurs économiques, de l’enseignement supérieur et de la recherche.
Celle-ci permettra de faire vivre la dynamique collective qui s’est mise en place à travers notamment les ateliers de travail de septembre et de décembre 2020 :
• Mettre en place une gouvernance économique associant la collectivité territoriale et le monde entrepreneurial.